Samstag, 4. Dezember 2021

les institutions derrière l'édition de 1924/5

Une dizaine d'institutions (de l'Etat) ont participé
à la production de l'édition 1924/5 :
le roi
le ministère d'éducation nationale (Sh. Qasr al-ʿAinī)
le collège pédagogique an-Nāṣīriyya (Sh. Qasr al-ʿAinī)
ٱلشـيخ المقأرِئ aš-šaiḫ al-maqāriʾ
l'imprimerie national   the Government Press المطبعة الأميرية à Būlāq
l'office national de l'information géographique   Egyptian General Survey Authority الهيئة المصرية العامة للمساحة à Gizeh
al-Azhar au Caire (al-Qāhira)

J'ai l'impression que l'initiative du projet d'un coran national ‒ l'Egypte pro­clama fin 1914 l'indé­pen­dance vis-à-vis de l'Empire Ottoman ‒ a été prise par le chef du départe­ment Arabe du ministère de l'éduca­tion et que les signatures de deux pro­fesseurs de la Nāṣī­riy­ya ne sym­bolise que le poids de la sphère de l'éduca­tion nationale ‒ et pas des madāris et de l'Azhar.
L'imprimerie nationale avait plusieurs fonctions : d'abord la com­position du texte avec des types de plomb désignés par Muḥammad Ǧʿafar Bey (m. 1926).
Après l'impression offset à Gizeh, la reliure à Būlāq
et à la fin : la confirmation de l'absence d'erreurs dans le texte par son correcteur d'épreuves
avec le récita­teur en chef al-Ḥusainī al-Ḥaddād al-Mālikī, avec les trois repré­sen­tants de la sphère de l'éducation natio­nale et le šaiḫ al-ǧāmiʿ al-Azhar Muḥammad Abu'l Faḍl.
Pendant toute une année, on lisait sur le site internet du IDEO:
Le colloque propose une réflexion histori­que sur l’édi­tion du Coran du Caire éta­blie sous l’autorité du comité d’al-Azhar en 1924
Cet axe consiste dans un travail d’archives qui retrace la métho­do­logie du comité d’al-Azhar chargé de mettre en place l’édition du Caire de 1924.
Et après la conférence "The Cairo Edition of the Qurʾān 1924" le directeur du IDEO Fr. Emmanuel Pisani déclarait :
Voulue par le roi Fuʾād, l’édition du Coran du Caire dite de 1924 a été établie sous l’autorité scientifique d’un comité d’al-Azhar. Elle s’est imposée dans l’ensemble du monde arabe
Je pense qu'en 1924 al-Azhar n'avait qu'une autorité religieuse, pas scientifique.
Comme je le vois, il y avait deux sortes de décisions :
L'imprimerie gouvernementale et Ḥifnī Bey Nāṣif décidait que l'écriture devait être simple (sur la ligne de base, sans liga­tures d'empilement, d'espace supplé­mentaire entre les mots) parce qu'ils voulaient que les étudiants des écoles modernes pouvaient lire le livre facile­ment. C'était d'ailleurs l'esprit de l'époque / le Zeit­geist. En 1907 l'imprimerie de Kazan utilisait moins de ligature que dans le siècle avant :
On voit en bas que Bū­lāq avait plus de liga­tures que sont uti­li­sées dans le Muṣ­ḥaf du Roi Fuʾād ‒ on voit aussi que le kasra était sous l'arc final du ḫāʾ (fin de la deuxième ligne)
Avant 1924 il y avait deux manières d'imprimer des maṣā­ḥif: la typographie (avec des caractères /types (mobiles, typo­graphiques ou d'im­primerie) et la litho­graphie qui per­mettait la re­pro­duc­tion des manu­scrits.
Pour le Muṣ­ḥaf du Roi Fuʾād on a typo­graphié le texte une fois, faisait des ajuste­ments sur le papier et le repro­dui­sait après. (Le muṣḥaf de Kaboul et l'ada­pa­tion du muṣ­ḥaf de 1952 pour Qaḏḏafī utili­saient la même tech­nique.) cf. en anglais
Plus important étaient les décision de Muḥammad ibn ʿAlī ibn Ḫalaf al-Ḥusainī al-Ḥaddād al-Mālikī de ne pas adopter le rasm ottoman, ni celui de Dānī (comme il avait fait al-Muḫalla­lātī en 1309/1890), mais le rasm maro­cain habituel (qui est à peu près celui de Abū Dāʾūd Ibn an-Naǧāḥ).

En plus il adoptait
- les petites voyelles maghrébines de sub­stitution pour allonger une voyelle quand il n'y pas de ḥarf al-madd dans le rasm
- les subdivisions maghrébines des trentièmes (mais sans huitième-ḥizb)
- les hamzat maghrébins de base devant Alif en début de mot (ءادم au lieu de اٰدم)
- que chaque alif au début d'un mots porte ou un hamza ou un waṣla
- la distinction maghrébine en trois sortes de tanwīn (superposé, successif, avec mīm)
- la graphie maghrébine en fin de sourate, qui suppose que la sourate suivante est prononcée immédiatement après (et sans basmala <-> à partir de 1952 avec basmala) : tanwīn est modifié en con­séquence.
- l'absence maghrébine de nūn quṭni.
- qu'on ne note pas si un voyelle écrite est pronouncer court (pratique maghré­bine)
La différenciation du sukūn maghrébin en trois signes était une nou­veauté :
-- le ǧazm sous la forme d'un ǧīm sans queue/arc et sans point pour l'absence de voyelle,
-- le cercle pour "signe toujours à surligner",
-- le zéro pour "signe à surligner ici".
Pour les limites des aḥzāb il suivait al-Muḫallalātī et son propre Saʿādat ad-dāmin fī bayān wa-ʿadd,
les cinq signes de pause sont les siens - l'édition de 1952 gardait les signes, mais les placait fort différement.

Si je ne me trompe pas, aucune des observations de cette pub­lication de blog n'a été faite pendant la conférence de l'IDEO - seul ʿAzīz Ḥilāl a fait des recherches pour sa con­tribution, les autres ne repetaient que des publications d'eux-mêmes ou d'autres.

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